| accueilQu’est-ce qu’un écrit? Comment est-il lu? La lecture atteint-elle le texte ou manque-t-elle le but? Comment l’a-t-on fait parler; selon sa visée ou contre elle? Ce sont des questions qui constituent une science, que l’on appelle philologie (au sens le plus fort), et une réflexion sur l’art de la compréhension et du déchiffrement, appelée herméneutique, que Jean Bollack conçoit comme une démarche critique. Il écrit: « La philologie autoréflexive, telle que je l’ai conçue avec quelques autres, dont l’heure sans doute ne pouvait venir qu’aujourd’hui,ne se livre qu’à elle-même, elle s’arrache à tous les magistères, sans renoncer à les rejoindre quand il le faut. Son mode de lecture s’interroge sur les points de vue de l’auteur, et n’a rien à voir ni avec une lecture philosophique ou symbolique, métonymique ou allégorique, ni non plus avec l’encyclopédisme de l’ «explication» littéraire générale, si utile qu’elle puisse être, et qui reste par définition éclectique. La philologie est spécifique et spéciale. Elle englobe, comme en musique et en peinture, où les problèmes sont tout à fait comparables, les techniques de la production du sens et l’interprétation qui leur est liée, avec l’enthousiasme de la passion, et son dépassement, le travail de contrôle » Jean Bollack, Dionysos et la tragédie. Commentaire des Bacchantes d’Euripide, Paris (Bayard), p.5-6. | | |